Propriétés des Graines de Lin, Oméga 3 et Astuces Associées :

Extracteur de jus bricolé en extracteur d'huile de lin. Les graines de lin très riches en oméga 3 représentent une magnifique opportunité pour tester différentes approches nutritives concernant : l’absorption et la conservation des oméga 3, la gestion de graines mucilagineuses durant la germination, l'extraction d'huile de lin pressée à froid, les capacités prébiotiques ainsi que les associations savoureuses avec les probiotiques. Les graines de lin représentent un sérieux challenge pour qui commence à s'y intéresser car leurs propriétés sont optimums quand elles sont crues, mais elles se laissent difficilement mâcher ou écraser au mortier à cause de leurs coques dures et de leurs incroyables capacités à générer un mucilage protecteur et glissant, et il va sans dire que non mâchées les graines de lin passent tout droit à travers le système digestif de l'être humain et probablement de la plupart des vertébrés qui les consommeraient entières. (photo) : Un extracteur de jus d'herbe de blé en acier inox légèrement transformé pour extraire de l'huile de lin. La photo ci-contre présente la vis sans fin de compression avec la grille qui évite dans ce cas que les graines ne passent directement à travers les trous! Gros plan sur la grille avec une encoche limée en supplément pour pouvoir la sortir plus facilement sans s'en mettre plein les mains et sans faire trop d'efforts car l'huile sur la grille ne favorise pas la prise en main. En image principale : l'extracteur en pleine action avec une cuillère à soupe d'huile de lin fraîchement pressées, et tout en bas à droite gros plans sur une goutte d'huile en train de sortir d'un des trois trous. A noter que la "farine" de graines de lin obtenue contient encore passablement d'huile et qu'il vaut donc sérieusement la peine de la manger!

Pour faciliter leur métabolisation, on peut :
  • Les moudre ou les écraser, mais les hachoirs hautes vitesses (les plus courants) endommagent probablement les Oméga 3 vu que l'on a une combinaison d'échauffement dans un environnement oxygéné, il existe cependant des broyeurs manuels permettent de concasser les graines efficacement, mais la "farine" obtenue une fois en contact avec un liquide génère presque immédiatement un mucilage extrêmement collant qui ingéré sec est un remède à l'envie de mastiquer, et ingéré imbibé d'un liquide non optimisé s'avère assez proche de la consistance d'un chewing-gum .
  • Les tremper pour les ramollir, mais on obtient une sorte de pudding gluant dont la majorité des graines vont aussi passer tout droit au niveau digestif.
  • Essayer de les faire germer, mais comme probablement toutes les graines mucilagineuses elles pourrissent (étouffent littéralement dans leur propre mucilage) si on essaie de les faire germer dans les classiques bocaux inclinés qui permettent d'obtenir facilement de grosses quantités avec de nombreuses autres graines. Il existe bien sûr des germoirs spécialisés par exemple en terre cuite offrant une surface suffisamment absorbante pour contenir le mucilage, mais un germoir spécialisé pour chaque type de graine n'est pas synonyme de gain de place et il est quasi certain qu'une proportion non négligeable des oméga 3 de la graine vont être utilisés durant le processus de germination, voir directement dans la génération du mucilage ?
Une technique particulière s'impose pour une ingestion agréable et efficace des graines de lin :
  • On peut les écraser ou les broyer, votre narrateur ayant pour le moment testé l'écrasement avec un extracteur de jus pour herbe de blé manuel en acier inox légèrement optimisé pour l'occasion et l’écrasement avec un moulin à farine manuel antique (des versions modernes existent) en acier plus ou moins inox. L’extracteur et le moulin demandent des efforts physiques soutenu et permettent d'obtenir une farine grossière et surprise agréable une quantité non négligeable d'huile de lin ("2) pour l'extracteur de jus qui devient en fait probablement un des plus petits extracteurs d'huile manuel du monde! Dans les deux cas l'odeur dégagée par l'action mécanique sur les graines est excellente et les "farines" obtenues très gouteuses, c'est à dire tout à fait à la hauteur de l'odeur dégagée, par contre si mangée telle quelle le mucilage apparaît presque immédiatement et on se retrouve avec une pâte qui colle aux dents dont on n'arrive quasi pas à se débarrasser, des progrès sont donc indispensables pour ...

    Consommer avec plaisir de la farine de lin crue :
     
    • L'acidité (testé pour le moment avec du kéfir de lait et du jus de carottes pasteurisé donc légèrement acidifié (jus de citron)) permet en grande partie de freiner (cas du jus de carotte citronné) la génération du mucilage, mais le kéfir de lait même jeune c'est à dire à peine acide permet quant à lui d'éviter totalement la sécrétion du mucilage! Testé pendant 3 jours avec un mélange pâteux kéfir-farine de lin stocké au frigo (environ 6 degrés, à noter que cela fonctionne certainement à température ambiante, mais que les éventuelles améliorations apportées par la fermentation sont à mettre en parallèle avec les risques d'oxydation des oméga 3) dans de petits bocaux avec couvercles juste posés . Les raisons derrière ce petit miracle anti-consistance-mucilagineuse sont probablement liées à plusieurs facteurs dont la légère acidité et les enzymes de part et d'autre des processus biologiques en interactions. Ceci s'explique aussi en considérant les paramètres évolutifs des organismes vivants considérés :
      • Le kéfir de lait est impliqué dans la métabolisation du lactose mais digère aussi très facilement toute sortes d'autres sucres, on peut donc les considérer comme antagonistes de certaines plantes puisqu'ils vont essayer de leur extraire leurs sucres. Le mucilage des graines de lin ayant une fonction protectrice on peut supposer que de nombreux micro-organismes sont capable de générer des enzymes pour contre-carrer cette production de mucilage. Symétriquement la tendance d'une graine (ou ce qu'il en reste) entourée d'un trop grand nombre de micro-organismes menaçants devrait naturellement consister à freiner sa germination pour ne pas s'exposer à ces micro-organismes lors d'une phase vulnérable, donc à ne pas générer de mucilage! Résultat : le kéfir de lait permet de consommer une purée de farine de graines de lin sans aucune sensation mucilagineuse et cela a été testé jusqu'à 3 jours après le broyage des graines, le mélange conservé au frigo! Qui plus est, les graines de lins ayant une petite charge d'acide oxalique la fermentation occasionnée par le kéfir va permettre de diminuer cette charge tout en rendant l'ensemble plus digeste. A noter que d'autres probiotiques ont aussi de très bonnes chances de fonctionner.
         
  • On peut les faire germer dans des bocaux inclinés en verre à condition de les accompagner d'une ou de plusieurs sortes de graines robustes et non mucilagineuses, ces dernières absorbant une partie du mucilage secrété par le lin. Les lentilles vertes conviennent bien pour ce genre d'usage et peuvent supporter jusqu’à 1/3 (*1) de leur poids en graines de lin. Pour éviter une trop grosse perte d'oméga 3, il est prudent de consommer ces graines le plus tôt possible, suivant les goûts :
    • Simplement trempées pendant une dizaine d'heures pour les graines de lins seules sans véritable germination et avec un broyage et/ou une mastication préalable extensive
    • En tout début de germination, donc environ 48 heures selon la température et dès que les premiers germes sortent (pas besoin d'attendre qu'ils soient tous sortis).
    A noter que l'assaisonnement à son importance étant donné que les graines de lin germées sont plutôt insipides contrairement au graines broyées, ce qui intuitivement n'est pas une bonne nouvelle du point de vue nutritif et suggère une perte de nutriments.


Un extracteur de jus d'herbe de blé en acier inox utilisé pour extraire de l'huile de lin :

Nous avons donc pensé à appliquer l'extracteur de jus BL-30 du fabriquant chinois Dongguan Be Lih Do Hardware (pas trouvé le site Internet du fabriquant, n'apparaissant ni sur l'emballage ni sur l'extracteur, mais heureusement les distributeurs ont des sites) aux graines de lin. L'adaptation est très facile à faire et concerne les points suivants :
  • Le joint-écarteur en caoutchouc s'appliquant au bouchon terminal est beaucoup trop épais pour les graines de lin, même en serrant très fort elles sortent par le trou central sans le moindre écrasement! Solution enlever totalement le joint, visser ensuite le couvercle jusqu'à ce qu'il touche légèrement la vis sans fin puis desserrer environ d'un quart de tour (c'est la position dans laquelle le bouchon va se maintenir automatiquement lors de l'extraction d'huile).
  • La grille une fois enduite d'une substance huileuse sort difficilement d'où une encoche supplémentaire à la base pour pouvoir l'expulser à l'aide d'une longue cuillère qui sert aussi à récolter les restes aggloméré sur la grille et la vis.
  • Le serrage sur une lourde table doit être maximum pour pouvoir tourner la manivelle avec la force désirée. Attention toute-fois à ne pas exagérer, car si l'on utilise un gros levier comme un gros tournevis pour serrer la vis inférieure on peut déformer la barre de serrage principale (passé par là, oups), mais ce n'est pas vraiment grave car l'extracteur se retrouve légèrement incliné vers l'arrière et favorise l'écoulement de l'huile en direction es trous inférieurs (l'huile de lin étant plus visqueuse que le jus d'herbe elle s’accommode très bien de cette petite pente et en fait l'extraction d'huile se trouve améliorée .
  • Une fois l'extracteur d'huile en place il suffit de remplir le réservoir et de tourner la manivelle pour voir les premières gouttes d'huiles s'écouler. Attention il faut un certain doigté si l'on veut éviter de tirer trop fort sur la poignée (on arrive facilement à environ 60 kg-Force, ce qui flirte avec les limites de la fixation de l'extracteur), pour éviter de devoir appliquer trop de force on peut faire de temps en temps un demi tour en arrière ou dévisser le bouchon pour le débourrer. A noter que c'est la nature légèrement obstructive de la "pâte" de graines de lin "sèche" qui semble-t-il tend à bloquer l'arrivée des graines, un débourrage est donc du meilleur effet comme un demi tour en arrière. Quoi qu'il en soit il faut quand même être préparé à appliquer une force considérable sur la poignée et il vaut la peine d'utiliser un rembourrage pour éviter de se faire mal aux mains.
  • Suite à plusieurs extractions d'huile de lin (on rappelle ici que le modèle utilisé n'est pas vendu pour cela), en conséquence les forces exercées sur le système de serrage solidaire à la table sont exagérées pour les graines de lin, et il faudrait donc améliorer ce dernier pour une utilisation confortable, et dans le même ordre d'idées rallonger la poignée.
  • Attention, si vous voulez utiliser un autre modèle d'extracteur, il faut utiliser un extracteur en acier.
Généralités :

Conclusions remarquables :
  • Il est possible de transformer facilement certains (en tout cas un modèle du marché, voir ci-dessus) extracteurs de jus en extracteurs d'huile, n'ayant pas forcement un rendement très efficace, mais permettant de déguster une première pression manuelle à froid. A noter qu'il serait interessant de tester aussi le processus avec des olives crues.
  • Le kéfir de lait rend la farine de lin enfin acceptable à ingérer par la majorité des palais! Étonnamment ce mélange exact est conseillé dans un contexte de nettoyage intestinal. mais étant donné les excellentes propriétés du lin et du kéfir, il n'y a pas de raisons de ne pas l'utiliser de manière régulière.


Notes :

(*1) Pour la germination avec des lentilles vertes absorbant le mucilage, 1/3 de graines de lin est vraiment la limite maximum, et les proportions comprises entre 1/4 et 1/3 nécessitent une attention soutenue niveau rinçage et lutte contre les agglomérations de graines de lin.

("2) A noter le fait remarquable que cette huile de lin biologique de première pression mécanique à la main consommée dans les 30 secondes qui suivent son extraction est excellente et devrait convenir à tous les palais. En observant qu'une légère amertume se développe après 24 heures dans une farine de lin exposée à l'air pendant une heure et conservée au frigo mélangée à du lait (en fait une très mauvaise idée car un liquide acide et vivant est plus approprié pour éviter la formation de mucilage et semble t-il aussi l'amertume), l’équivalent d'un verre à vin blanc d'huile ne devrait pas développer d'amertume perceptible et d'oxydation significative durant la première heure après l'extraction, donc inutile de se ruer sur la première cuillère extraite pour rester en-dessous des trente secondes

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